Nous avons le grand regret de vous faire part du décès de notre camarade et ami, le colonel André Lauzier, chevalier de la Légion d’Honneur, survenu le 27 janvier dernier dans sa 83° année.
En parallèle d’une brillante carrière dans le domaine agricole, il s’est particulièrement investi dans la réserve opérationnelle, notamment en qualité de chef de corps du 87° R.I. de 1987 à 1992.
Vice-président de l’AORC depuis de nombreuses années, pilier de notre association, il était aussi président départemental de la Fédération Maginot et à ce titre très impliqué dans la transmission des valeurs patriotiques auprès des jeunes générations.
Philippe Nicolardot, président de l’AORC
Au revoir à notre ami André Lauzier, église St Jacques de Compiègne, mercredi 3 février 2021
La mort est notre lot commun et pourtant elle ne cesse de nous surprendre : après la surprise viennent la peine, la tristesse d’avoir perdu un ami, le chagrin de l’absence…
Un ami qui avait quelque chose du citoyen romain : paysan, soldat, administrateur…
Comme président de l’Association des Officiers de la Région de Compiègne, et me faisant aussi l’écho de nos amis de la société d’entraide de la Légion d’Honneur et du club Othenin avec lequel il marchait, c’est le soldat que j’évoquerai :
- Un soldat qui savait commander :
- Sorti de Cherchell en juin 1962, sous lieutenant, tu commandes pendant 18 mois un peloton blindé au 42 ème Escadron blindé d’infanterie de marine, à Niamey. Et tu garderas de cette époque un attachement indéfectible à l’Afrique ;
- Après avoir franchi toutes les étapes et épreuves de la carrière d’un officier de réserve des années 70-80, tu commandes de 1987 à 1992 le 87 ème Régiment d’Infanterie où je te revois, quartier Gouraud, à l’ombre tutélaire des flèches de St Jean des Vignes, pour les mises sur pied de tes compagnies. De ce temps là je retiens ton souci de la mission, ton esprit d’équipe, ton sens du détail utile et ton infinie courtoisie d’honnête homme.
Un soldat hanté par le souci de transmettre les vertus et les valeurs qui fondent une civilisation et sans lesquelles il n’y a plus aucune raison de donner sa vie ; c’est cela qui t’animait à l’EPIDE, au centre de formation professionnelle d’Agnetz où tous les deux avions fait une conférence devant les jeunes stagiaires, ou au lycée Charles de Gaulle, là où te fut remise la Légion d’Honneur.
Un soldat hanté par le devenir des Réserves qu’il a tant servies et qui savait bien que ni le pays ni les armées ne peuvent se passer d’elles
Un soldat fidèle en amitié, celle qu’on lisait dans ses yeux lorsque nous nous retrouvions pour nos dîners conviviaux du parc de Bayser, une amitié dont on percevait qu’elle était exigeante, attendant clarté et droiture de la part de ton entourage ;
Un soldat fidèle à la parole donnée : tu n’aimais pas les abandons, les renoncements et tu fus si triste d’apprendre le lâchage de nos interprètes en Afghanistan
Un jour viendra, c’est certain, André, où nous nous retrouverons. D’ici là, nous ne pourrons t’oublier mais pardonne-nous, dans l’immédiat, de ne pas retrouver l’entrain de nos popotes : il faut d’abord que nous puissions songer avec un peu de nostalgie aux beaux jours de l’amitié.
En tout état de cause, tu le sais, nous entourerons Anne et les siens de toute notre affection.
Au revoir André.
Contrôleur général des Armées Philippe Nicolardot, Président de l’AORC