Compte rendu
Commission de la défense nationale et des forces armées
Mme la présidente Françoise Dumas. Chers collègues, nous sommes réunis pour entendre M. le général de division Éric Vidaud, commandant des opérations spéciales (COS).
Général, je vous remercie de votre présence ce matin. Les opérations spéciales sont à la fois un mythe et une réalité. Un mythe, parce qu’elles se déroulent le plus souvent dans l’ombre. Une réalité, parce qu’elles sont présentes sur tous les théâtres d’opérations, que ce soit, hier, l’ex-Yougoslavie et l’Afghanistan ou, aujourd’hui, la bande sahélo-saharienne (BSS) et le Levant. On dit souvent des forces spéciales qu’elles sont les premières à arriver sur place et les dernières à partir. La liste officielle des commandos du COS morts en opération extérieure témoigne de la dureté et de la complexité des combats dans lesquels vous êtes engagés. Chacun se souvient ici de l’immense émotion qu’avait suscitée la mort de deux membres du commando Hubert dans la nuit du 9 au 10 mai 2019, au cours d’une mission ayant permis la libération de quatre otages au Burkina Faso.
« Faire autrement », telle est la devise du commandement des opérations spéciales, qui traduit l’état d’esprit permanent des commandos. On peine à réaliser, au regard de la légitimité et de la crédibilité qui s’attachent à votre commandement, que le COS est de création relativement récente, puisqu’il ne remonte qu’à 1992, au lendemain de la guerre du Golfe.
Les forces spéciales prennent une place de plus en plus déterminante dans la lutte contre les stratégies hybrides, qui affectent des zones ni totalement en guerre ni complètement en paix. Elles sont habituellement créditées de deux caractéristiques : d’abord, l’agilité avec laquelle elles interviennent, en raison notamment – vous nous l’expliquerez – d’une boucle de décision très courte ; ensuite, leur grande capacité d’adaptation, qui s’appuie sur la recherche constante de l’innovation.
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