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mercredi, 24 avril, 2024

Un beau testament. Compte rendu commission de la défense nationale et des forces armées.

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AORC
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Association des Officiers de la Région de Compiègne

Audition, ouverte à la presse, de M. le général d’armée François Lecointre, chef d’état-major des Armées, sur la place des armées dans la société française et la singularité militaire.

Mercredi 7 Juillet 2021. Présidence de Mme Françoise Dumas.

Mme la présidente Françoise Dumas. Général, mes chers collègues, je commence habituellement mes quelques mots d’introduction en soulignant le plaisir et l’honneur qui sont les nôtres de recevoir notre invité. Ce soir, ce sont d’autres mots que je voudrais privilégier, ceux d’émotion et de fierté. Émotion de vous recevoir cet après-midi, général, car cette audition est la dernière. Quelques jours seulement après le 14 juillet, vous ferez votre adieu aux armes. Un départ dont la date a été convenue avec le Président de la République ; et qui illustre cette volonté constante qui a été la vôtre durant toute votre carrière, de soumettre en toute liberté votre destin à l’intérêt du pays. Vous avez en effet émis le voeu de ne pas prolonger vos fonctions, estimant qu’il n’était pas souhaitable qu’il y ait coïncidence entre le renouvellement du chef d’état-major des armées et celui du mandat du Président de la République. 

Mais notre émotion est également teintée de fierté. Fierté d’avoir su construire avec vous un dialogue empreint de compréhension et de vérité. 

Dans le dernier chapitre du « Fil de l’épée », le général de Gaulle analyse longuement les relations entre le politique et le militaire. Il constate leur interdépendance, rappelant qu’il ne saurait y avoir de politique qui puisse réussir lorsque les armes succombent. 

Mais il établit une différence entre le temps de guerre, durant lequel gouvernants et militaires sont condamnés à s’accorder, et le temps de paix où les sujets de friction sont nombreux, et notamment, souligne le général de Gaulle, ceux relatifs au montant des budgets qu’il convient de consacrer aux armées. 

Je crois que tous les deux, général – et Charles de la Verpillière voudra bien me le pardonner – nous avons fait mentir le général de Gaulle. Car nous nous sommes toujours rejoints sur l’essentiel. Et l’aspect budgétaire a sans doute été le plus facile car depuis le début de la législature, nous avons chaque année voté un projet de loi de finances conforme à la loi de programmation militaire. 

Mais ce sur quoi il y a eu aussi convergence de vue, ce sur quoi nous nous sommes accordés et qui a fait l’objet entre nous de nombreuses conversations, c’est la nécessité de préserver la singularité de l’état militaire. 

Lors de votre précédente audition, début juin, vous nous aviez exprimé le souhait de partager avec nous votre conception de la singularité militaire qui est selon vous, mais aussi selon nous, constitutive de l’identité de la France et qui se trouve au sein des institutions de la Cinquième République. Vous nous aviez promis de nous dire ce que vous aviez « au fond du coeur », soulignant que cette vision de la singularité avait orienté toutes vos actions et toutes vos réflexions depuis quatre ans. 

Nous ne pouvions donc vous laisser partir sans cette dernière rencontre consacrée à la place des armées dans la société française et la singularité militaire. 

 

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